Est2-5 - Bouteille de Leyde

Fonction

Ancêtre des condensateurs, elle a contribué à la mise en évidence de la « condensation électrique ».


Description

Il s'agit d'une manière générale deux électrodes conductrices - ou armatures - séparées par un isolant constituent un condensateur.

Le verre mince de la bouteille de Leyde constitue l'isolant. Une feuille d'étain collée sur la paroi extérieure constitue l'armature externe. L'intérieur de la bouteille est rempli de feuilles d'or ou de cuivre froissées. Une tige de cuivre recourbée en forme de crochet et terminée par une petite sphère de cuivre, passant à frottement dur dans un bouchon de liège plonge dans la bouteille entrant en contact avec les feuilles. L'ensemble de la tige et des feuilles d'or (ou de cuivre) constitue l'armature interne.


Histoire

Citons l’« Électricité » de Pellat (1901)  :

« La condensation électrique a été découverte par hasard, en 1745, par un évêque de Poméranie, von Kleist. Ce physicien voulait électriser de l'eau contenue dans un flacon de verre, et, à cet effet, il avait plongé dans le liquide une tige métallique qu'il approcha du pôle isolé d'une machine électrique dont l'autre pôle communiquait avec le sol, en tenant le flacon à la main. Ayant voulu retirer la tige, il vit une vive étincelle éclater entre sa main et la tige, et reçut une violente secousse. L'explication du phénomène est simple : la main qui tenait le flacon formait l'une des armatures d'un condensateur, dont le verre était le diélectrique, et dont l'autre armature était la surface de l'eau qui mouillait le verre en face de la main ; les deux armatures étaient reliées aux pôles de la machine, l'une par la tige métallique, l'autre par l'intermédiaire du sol. En approchant sa seconde main de la tige pour retirer celle-ci, l'opérateur fit communiquer par son corps les deux armatures du condensateur chargé.

Cette expérience resta d'abord ignorée ; l'année suivante, elle fut refaite, encore par hasard et dans des conditions identiques, au laboratoire du professeur Musschenbroeck, à Leyde, par un de ses élèves, Cuneus. Musschenbroek voulut la répéter et se servit d'un vase de verre à paroi très minces ; la secousse qu'il reçut ainsi fut si violente, qu'en racontant le fait à Réaumur, il lui écrivit qu'"il crut que c'en était fait de lui et qu'il ne voudrait pas recommencer pour la couronne de France".

Malgré la frayeur qu'elle avait causée à Musschenbroek, l'expérience devint bientôt à la mode en France, où elle fut surtout vulgarisée par l'abbé Nollet. On reconnut ainsi que l'on peut diminuer la secousse en diminuant le temps pendant lequel la tige est en communication avec le pôle isolé de la machine, que l'eau peut être remplacée par un conducteur quelconque, enfin que la décharge est plus intense avec les verres les plus minces. Bevis substitua à l'eau des feuilles d'or chiffonnées et colla extérieurement une feuille d'étain. Depuis, on a tapissé intérieurement le verre avec des feuilles d'étain que l'on met en communication par un moyen quelconque, feuille de clinquant ou fil de métal, avec l'extérieur. Cette disposition, en augmentant la surface des armatures, augmente la capacité du condensateur. La bouteille de Leyde, telle qu'on l'emploie de nos jours, était construite. »